Il est temps de travailler ensemble à une solution
Des incendies de forêt aux infrastructures vertes en passant par les inondations et la hausse du niveau de la mer, tous ces thèmes se rattachent aux changements climatiques. Nous sommes tous touchés par le réchauffement de la planète, dont l’effet n’est toutefois pas toujours observable ou également réparti. En fait, il s’agit d’un enjeu de société, niché au point de convergence d’une multitude de facteurs environnementaux dont plusieurs ont un coût financier pour les particuliers, les collectivités, les gouvernements et le secteur privé partout dans le monde.
Le progrès a fait monter les émissions de CO2 – et la terre s’est réchauffée
La hausse de la température mondiale est largement attribuable à l’augmentation soutenue des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine. Composées en majeure partie de dioxyde de carbone, ces émissions comprennent aussi d’autres gaz, comme le méthane et l’oxyde nitreux, qui ont un impact important. Ces gaz emprisonnent la chaleur du soleil dans l’atmosphère, d’où la hausse des températures au fil du temps.
Ce réchauffement rapide et soutenu du globe remonte au début de la révolution industrielle dans les années 1880. Depuis, la température a monté de 0,08 °C tous les dix ans. De plus, le rythme du réchauffement s’est accéléré depuis 40 ans et a plus que doublé pour atteindre 0,18 °C par décennie depuis 19811.
Il devient urgent de ralentir le réchauffement planétaire en réduisant rapidement les émissions. C’est ainsi que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU a averti que si rien n’est fait pour freiner les émissions, les températures vont s’élever à un niveau dangereux. Ceci causerait des dégâts économiques et sociaux grandissants, en aggravant notamment la pauvreté et l’insécurité alimentaire, en premier lieu dans les régions vulnérables.
Malgré des progrès lents et inégaux, la lutte contre les changements climatiques suscite de plus en plus d’attention. Dans l’Accord de Paris sur le climat signé en 2015, 196 parties ont convenu de s’efforcer de limiter le réchauffement bien en deçà de 2 °C, et de préférence à 1,5 °C, d’ici la fin du siècle.
Les changements climatiques – une menace existentielle?
La température de surface a beaucoup fluctué pendant les six à huit millions d’années d’évolution. Cependant, depuis l’avènement de la civilisation, l’humanité a bénéficié d’un climat assez stable qui a permis d’importants progrès dans des domaines comme l’énergie, l’agriculture, le chauffage et la climatisation.
Les changements climatiques constituent-ils une crise existentielle? Certains scientifiques l’affirment : oui, si rien n’est fait. Chose certaine, comme l’a montré le GIEC, ils touchent l’ensemble des régions, des secteurs et des organisations – quoiqu’à des degrés divers.
Alors que nous tentons de ralentir le réchauffement, ses effets se font déjà sentir dans le monde (graphique 1). On l’a constaté en Colombie-Britannique en début d’été et à l’automne 2021. Le sud de la province a été emprisonné sous un dôme de chaleur, qui survient quand l’air chaud de l’océan s’immobilise plusieurs jours au-dessus d’un secteur. Les températures ont grimpé à 49,6 °C (121,3 °F) – du jamais vu au Canada2. Ensuite, en novembre, la province a été traversée par des rivières atmosphériques qui ont provoqué des inondations sans précédent. Il s’agit d’anomalies météorologiques qui transportent des colonnes de vapeur d’eau ayant un débit plus ou moins équivalent à celui de l’eau à l’embouchure de la rivière Mississippi. Le déluge a emporté des routes, des ponts et des voies ferrées. Des terres agricoles se sont retrouvées sous deux mètres d’eau. Les dégâts ont été évalués à 550 millions de dollars.
Graphique 1: Hausse des phénomènes météo extrêmes