Revue des marchés
En novembre, le résultat clair des élections américaines et l’issue positive de nombreux essais de vaccins ont ragaillardi les marchés boursiers. L’optimisme suscité par les vaccins contre la COVID-19 a largement alimenté la reprise du quatrième trimestre, contribuant à une forte rotation vers les titres cycliques qui a permis à la valeur de surclasser la croissance. Nous avons assisté à un changement marqué des secteurs dominants, mais les actions à valorisation élevée et les actions de faible qualité ont continué de surclasser le marché.
Positionnement du portefeuille
Au quatrième trimestre, le portefeuille surpondérait la consommation de base. Bon nombre des sociétés détenues par le fonds dans ce secteur ont un pouvoir de fixation des prix et tirent une partie importante de leurs revenus de marchés émergents sous-exploités, situation qui a historiquement entraîné une croissance des revenus plus forte et une croissance des bénéfices plus stable que l’ensemble du marché. L’essor du commerce électronique perturbe de nombreux secteurs, mais les distillateurs d’alcools bruns, comme Diageo et Pernod, sont moins touchés que d’autres parce qu’il faut habituellement des années pour produire ces boissons.
Le portefeuille sous-pondérait la consommation discrétionnaire et les services de communications. La sous-pondération de la consommation discrétionnaire est principalement attribuable à l’évitement des détaillants multilignes et spécialisés, dont beaucoup subissent des pressions du fait de la concurrence du commerce électronique. La sous-pondération des services de communications découle de l’absence de position dans de nombreuses sociétés de télécommunications qui, selon MFS, n’ont pas en général une croissance ou un pouvoir de fixation des prix durablement supérieur à la moyenne.
Aucune modification importante n’a été apportée au positionnement global du portefeuille. Le gestionnaire de portefeuille a continué d’étoffer ou de prendre des positions dans des sociétés de grande qualité dont il jugeait le profil risque/rendement intéressant, tout en élaguant ou en éliminant des positions dans des sociétés dont le cours semblait plus proche de la pleine valeur ou qui affrontaient des menaces structurelles.
Les opérations importantes du quatrième trimestre ont été les suivantes :
- Ajout d’une position dans Cap Gemini, l’une des plus grandes sociétés de services informatiques du monde. La nouvelle direction a amélioré l’entreprise sous plusieurs rapports et procédé à l’acquisition récente d’une société de R-D en ingénierie, d’où une exposition accrue à des secteurs de plus forte croissance et une possibilité d’expansion des marges par des synergies de coûts.
- Achat de Prosus, société de portefeuille dont le bénéfice net sous-jacent provient principalement de sa participation dans Tencent. Selon MFS, les activités de clavardage et de paiement de Tencent ont un fort potentiel de croissance. L’investissement dans Prosus permet au portefeuille d’augmenter à escompte son exposition à Tencent.
- Achat de Mahindra & Mahindra, conglomérat indien qui se démarque surtout dans la fabrication de tracteurs. Le gestionnaire de portefuille croit que la société peut miser sur sa part dominante du marché de la vente de tracteurs pour profiter du potentiel de croissance structurelle dans le cadre de l’amélioration des rendements agricoles en Inde.
- Étoffement de la position dans SAP dont la valorisation est devenue plus intéressante après une alerte récente sur les bénéfices. Cet avertissement découlait d’une hausse des investissements dans l’infonuagique et d’une accélération de la transition des licences aux abonnements.
- Vente de la position dans Mettler-Toledo International dont la valorisation avait augmenté après une forte progression du cours de l’action.
- Vente de la position dans Japan Tobacco en raison de préoccupations liées à la capacité de la société de gérer le passage aux technologies du tabac chauffé.
- Vente du traiteur Compass Group dont les perspectives de marge sont devenues moins prometteuses en raison de l’impact négatif de la pandémie qui pourrait perdurer même après la pandémie.
Information sur les marchés
En 2020, les marchés ont connu le cycle baissier et haussier le plus rapide de l’histoire, l’arrivée d’une pandémie ayant été suivie de l’adoption de politiques de relance par les banques centrales et les gouvernements et de la mise au point de vaccins. Les indices boursiers ont été dominés par un petit nombre de titres, et des facteurs comme la dynamique, la valorisation élevée et la faible qualité ont été source de surperformance par rapport à l’ensemble du marché.
Le fonds détenait des sociétés stables présentant des valorisations attrayantes. De l’avis de MFS, des sociétés comme Nestlé, Roche et Novartis ont de meilleures chances que la moyenne d’afficher une croissance plus constante et prévisible des bénéfices. Le gestionnaire de portefeuille a toujours privilégié ce genre de sociétés de grande qualité et cela n’a pas changé. Au début de 2021, MFS croit que sa stratégie est potentiellement à même de profiter de l’élargissement de la domination du marché, d’un retour aux rendements tirés par les fondamentaux et d’une attention renouvelée aux valorisations. Le fonds vise à détenir des sociétés de grande qualité fortement exposées à des tendances de croissance à long terme, comme l’expansion de la classe moyenne des pays émergents, le vieillissement de la population des pays développés et la relocalisation.
Perspectives du marché
L’économie mondiale continue de se remettre de la récession du début de 2020, mais il reste à voir si ce rebond se transformera en véritable reprise. Contrairement à bien des récessions qui ont résulté d’excès délibérés, celle que nous venons de vivre a été provoquée par une pandémie. S’agissant d’un facteur extérieur à l’économie, le rebond et les séquelles économiques pourraient ne pas ressembler cette fois-ci à ce que nous avons connu lors des reculs et redressements précédents. Tandis que les actions ont généralement clôturé 2020 à des sommets historiques ou presque, les bénéfices demeurent bien en deçà de leur niveau d’avant la pandémie.
Le gestionnaire de portefeuille s’attend à ce que les marchés continuent d’évoluer en dents de scie en 2021, puisqu’on ne sait pas exactement comment les variants du virus et les programmes de vaccination entraveront ou soutiendront l’activité économique sur fond de poursuite possible des mesures de relance. Aux yeux de MFS, il est plus important que jamais d’adopter un cadre de placement à long terme arrimé à une analyse fondamentale rigoureuse. Des facteurs comme l’impact d’une augmentation massive de la dette publique, une longue période de taux d’intérêt très bas, le sous-provisionnement des retraites et une croissance mondiale moins dynamique à long terme risquent de ne pas être temporaires.