Anéantissement par la Fed de tout espoir de baisses de taux successives et augmentation de l’inflation
Après une année 2024 exceptionnelle, les marchés boursiers américains sont devenus volatils en janvier 2025. Les géants du secteur technologique américain et la concurrence chinoise en intelligence artificielle, les discussions sur les tarifs douaniers du président américain Donald Trump et les bénéfices inférieurs aux attentes des grandes sociétés ont nui à la progression des actions en janvier. L’indice S&P 500 a tout de même augmenté de 2,8 % au cours du mois grâce aux bénéfices et à la résilience des sociétés qui ne font pas partie du secteur technologique. De plus, les politiques favorables à la croissance proposées par l’administration Trump, comme les réductions d’impôt et la déréglementation, ont elles aussi contribué aux rendements positifs sur les marchés. Les actions des marchés développés internationaux et des marchés émergents ont enregistré des gains moyens à un chiffre en janvier après avoir été à la traîne des États-Unis depuis plus d’un an. Les valorisations peu élevées, les indicateurs de stabilité économique et une pause dans la hausse des taux d’intérêt des banques centrales ont contribué à stimuler ces marchés.
En revanche, les obligations ont connu un mois difficile. En effet, les marchés craignaient que les politiques sur le commerce et l’immigration de Trump accélèrent l’inflation. Le rendement de l’obligation du Trésor américain à 10 ans a atteint un sommet à la mi-janvier à 4,8 %. D’ailleurs, même si l’obligation a terminé le mois autour de 4,5 %, les craintes d’une hausse du rendement des obligations pouvant nuire aux valorisations boursières, comme en 2023, ont refait surface.
Avec la progression des marchés au début de février, l’inflation a grimpé de nouveau. En janvier, l’Indice des prix à la consommation (IPC) aux États-Unis a connu l’augmentation mensuelle la plus importante depuis août 2023 en s’établissant à 3 %. Les marchés, qui s’attendaient à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) réduise les taux d’intérêt de façon considérable en 2025, ont été déçus. Ils s’attendent maintenant à une seule réduction de 25 points de base cette année pour les taux directeurs de la Fed qui se situent entre 4,25 et 4,5 %. Nous nous attendions à un recul temporaire dans la lutte contre l’inflation. Et, même si nous croyons que l’inflation pourrait continuer de fléchir en 2025, les politiques de Trump sur les tarifs douaniers, l’immigration et les dépenses publiques augmentant le déficit aux États-Unis assombrissent les projections. Par conséquent, nous nous attendons à ce que le rendement des obligations américaines fluctue.
En janvier, nous étions surpondérés en actions. Nos indicateurs de la confiance laissaient sous-entendre que la progression des actions pourrait se poursuivre en janvier après les fluctuations de décembre. Toutefois, nous prévoyons faire passer au neutre notre position en actions au cours des prochaines semaines avec la réévaluation par les marchés des perspectives de la Fed pour les taux en 2025 et le rendement des obligations du Trésor américain qui demeure volatil. C’est aussi la raison pour laquelle nous sommes sous-pondérés en obligations. Quant aux titres à revenu fixe, nous sommes sous-pondérés en titres canadiens, car nous croyons que les rendements américains continueront de mettre de la pression sur le Canada malgré les réductions apportées au taux directeur par la Banque du Canada. Enfin, nous avons terminé le mois avec une légère surpondération dans les produits de base comme protection contre l’inflation.