Cette année, les marchés s’attendent à au moins deux baisses de taux de 25 points de base (pb) chacune aux États-Unis. Cependant, la Réserve fédérale américaine (Fed) a projeté seulement une baisse de 25 pb en 2024, attendant de voir davantage de progrès dans la lutte contre l’inflation. Nous jugeons cette prudence pertinente.
Les marchés financiers ont fortement progressé en mai, et les actions et les obligations en ont tiré parti au début de juin. Bien que les chiffres de l’emploi continuent d’être très positifs aux États-Unis en 2024, la lutte contre l’inflation a stagné au premier trimestre de l’année. Toutefois, la situation a changé en mai, alors que l’inflation des prix à la consommation (IPC) a ralenti à 3,4 %, soit le rythme le plus lent en plus de trois ans. Les ventes au détail ont aussi ralenti dans la plus grande économie du monde. En raison de tous ces facteurs, les marchés s’attendent à un scénario idéal : une croissance stable combinée à une inflation modérée pour l’économie américaine. Par conséquent, le S&P 500 a encore franchi un record en mai et les obligations du Trésor américain ont connu leur meilleur mois de 2024.
Alors que l’inflation ralentissait en mai, les marchés ont rapidement intégré deux baisses de taux de 25 pb de la Fed et les actions ont encore gagné du terrain. Toutefois, la Fed a adopté une approche plus prudente et projeté une seule baisse de taux de 25 pb, expliquant avoir besoin de voir davantage de progrès du côté de la lutte contre l’inflation.
Nous pensons que la Fed a raison de faire preuve de prudence. Depuis le début du cycle de hausses des taux d’intérêt en 2022, l’inflation a pris les marchés au dépourvu quelques fois. Au début de 2024, lorsque les marchés croyaient que la Fed allait réduire ses taux plusieurs fois, cette dernière a été freinée dans son élan par une inflation tenace. Même en ce moment à 3,4 %, l’IPC se situe au-dessus de la cible de la Fed. Bien que nous pensions que l’inflation devrait chuter, nous restons vigilants face au risque de hausse.
Nous estimons que nous sommes aux derniers stades du cycle économique et que les marchés boursiers pourraient devenir plus volatils même s’ils poursuivent leur progression. En outre, bien que l’économie américaine ait fait preuve de résilience grâce aux solides dépenses du gouvernement, d’autres grands marchés, comme l’Europe et le Canada, s’affaiblissent alors que la hausse des taux d’intérêt pèse sur leur économie respective. Aux États-Unis, une poignée de titres technologiques continuent de stimuler les marchés boursiers. Le nombre de titres performants est actuellement plus élevé qu’en 2023, mais quand même restreint, et cela nous inquiète.
Dans ce contexte, notre position est neutre par rapport aux actions de différents pays, sauf pour la Chine, où nous détenons une petite position surpondérée tactique, car le pessimisme extrême a entraîné des valorisations favorables. Selon nous, les obligations sont une option plus intéressante et nous cherchons une occasion d’accroître notre exposition de l’actif à des rendements plus avantageux.