Après une vive remontée en janvier, les marchés des capitaux ont chuté en février. Pratiquement toutes les catégories d’actif – actions, titres à revenu fixe et produits de base – ont clôturé le mois en baisse. En début d’année, les marchés s’attendaient à ce que la Réserve fédérale américaine (la Fed) abaisse ses taux d’intérêt plus tard en 2023. Cependant, des données économiques vigoureuses sont venues refroidir cet optimisme. Les chiffres spectaculaires de l’emploi et la robustesse des ventes au détail montrent que le marché du travail et la consommation restent solides. De plus, bien que la progression mensuelle des prix à la consommation ait chuté à 6,4 % en janvier aux États-Unis, l’inflation ne ralentit pas assez vite.
Cette conjoncture a freiné les attentes d’assouplissement de la politique monétaire sous forme de baisse des taux de la Fed. La majorité des indices boursiers ont ainsi chuté en février. L’indice Dow Jones Industrial Average a perdu 4,2 % et le S&P 500 a fléchi de 2,6 % au cours du mois. Les marchés des titres à revenu fixe ont aussi été à la peine. Le taux des obligations du Trésor à 10 ans a grimpé à 4 %, par rapport à environ 3,5 % fin janvier.
Pour la majeure partie de 2023, les marchés s’attendaient à ce que l’inflation redescende au niveau cible sans grand dommage pour l’emploi ou l’économie. Cette hypothèse nous laisse sceptiques. À notre avis, la réduction de l’inflation au niveau cible de 2 % sera moins facile que le prévoient les marchés. Nous pensons que la Fed laissera les taux d’intérêt élevés plus longtemps que ne l’escomptent les marchés.
Dans cette perspective, nous nous en tenons à un positionnement tactique consistant à surpondérer légèrement les titres à revenu fixe et à sous-pondérer les actions. Nous privilégions aussi les liquidités que nous pourrons déployer dans les actions au moment propice. Du côté des actions, nous avons élagué notre exposition au marché américain compte tenu du contexte ne favorisant pas la croissance du bénéfice des sociétés. Nous avons aussi atténué la sous-pondération des actions internationales parce que les risques de récession sont devenus plus gérables en Europe vu la diminution des prix de l’énergie.
Du côté des titres à revenu fixe, nous avons maintenu la surpondération tactique des obligations canadiennes et américaines de première qualité. Le resserrement des conditions financières en Amérique du Nord entravant la croissance et les bénéfices, nous estimons que les titres de créance de moindre qualité et plus risqués seront mis à mal. Par conséquent, nous avons accentué la sous-pondération des obligations à rendement élevé.