Revue des marchés
Le rendement des obligations d’État à 10 ans a atteint de nouveaux sommets en octobre, du jamais vu depuis la crise financière mondiale. Il a ensuite baissé en novembre, mais a terminé l’année sur une remontée. Au début de 2022, la courbe des taux présentait une forme normale. Elle s’est inversée en cours d’année et a continué sa trajectoire inverse au quatrième trimestre, les taux à 10 ans s’étant établis à 71 points de base (pb) en deçà des taux à 2 ans. La forme de la courbe est attribuable aux hausses des taux à court terme imposées dès mars 2022 par la Banque du Canada, qui a continué les augmentations à un rythme soutenu durant toute l’année afin de contrôler l’inflation persistante et loin de la cible de 2 %. En début d’année 2023, l’un des enjeux les plus préoccupants sur le marché est probablement la modification de la politique COVID-19 de la Chine. En effet, l’assouplissement des restrictions pourrait attiser l’inflation, soit en créant de la demande additionnelle vu la réouverture de l’économie chinoise, soit en semant de nouveau le désordre dans la chaîne d’approvisionnement en raison d’une autre vague de cas de COVID-19.
Tandis que sur les autres marchés développés les écarts de crédit se resserraient en octobre, ces écarts ont continué de s’élargir au Canada. Le rythme positif du crédit à l’échelle mondiale s’est accéléré en novembre, et le Canada s’est finalement mis de la partie et a poursuivi sur cette lancée jusqu’en décembre. Dans l’ensemble, au quatrième trimestre, les écarts de crédit des obligations de sociétés canadiennes se sont resserrés de 12 pb, moins qu’aux États-Unis (-29 pb), qu’en Europe (-48 pb) et qu’au Royaume-Uni (-37 pb). Il s’agit d’une meilleure performance sur l’année que dans les autres marchés (sauf les États-Unis). Les fiducies de placement immobilier, notamment, ont affiché une piètre performance au Canada en 2022, subissant encore les répercussions de la COVID-19. Les investisseurs canadiens ont privilégié des secteurs plus sûrs et moins touchés par la COVID-19, comme les services publics et les télécommunications. Les transports et les infrastructures ont aussi fait preuve de résilience dans une année où les écarts de crédit se sont affaiblis. Bien des sociétés émettrices d’obligations ont connu des difficultés en raison des taux et écarts plus élevés en 2022. Elles ont souvent reporté leurs propres émissions et se sont tournées vers des prêts et des marges de crédit. La nouvelle offre d’obligations de banques a considérablement augmenté et constitue la proportion la plus importante des nouvelles émissions globales. Dans l’ensemble, l’offre en 2022 n’a pas égalé l’offre record de 2021. Cependant, l’année 2022 a été répertoriée comme la deuxième plus occupée sur le plan des émissions de sociétés canadiennes.
Revue du fonds
La surperformance du fonds au quatrième trimestre de 2022 est essentiellement attribuable à des facteurs liés au crédit. Les écarts des obligations de sociétés mondiales se sont resserrés au cours du trimestre, et les obligations en dollars canadiens ont finalement suivi la tendance haussière vers la fin du trimestre. La position dans les placements privés à revenu fixe a de nouveau surclassé l’indice de référence des obligations de sociétés à court terme, ce qui a également contribué aux résultats ce trimestre. La duration légèrement courte du fonds a quelque peu nui au rendement durant le trimestre.
Positionnement
Le gestionnaire de portefeuille s’attend à ce que l’inflation continue de diminuer. Il estime aussi que le marché obligataire est trop confiant à l’idée de voir l’inflation renouer avec sa cible de 2 %, et s’attend à ce que les taux à long terme soient graduellement ajustés alors que les cibles d’inflation à long terme sont révisées. Par conséquent, le gestionnaire maintient une duration légèrement inférieure à celle de l’indice de référence, ainsi qu’une position surpondérée dans les obligations canadiennes à rendement réel.
Opérations importantes
Durant le trimestre, notre stratégie axée sur les obligations de sociétés a tiré parti de la vigueur du dollar américain pour vendre des obligations de sociétés américaines, notamment Amazon, Abbvie et KLA Corp. Le gestionnaire de portefeuille a converti le produit afin d’acheter des obligations en dollars canadiens, y compris des obligations vertes de la ville de Toronto et d’OMERs Realty.
Caractéristiques du portefeuille