Statistique Canada n’a pas mesuré les taux de nuptialité et de divorce à l’échelle nationale depuis 2008. Malgré tout, les données administratives les plus récentes indiquent une diminution du taux annuel de divorce entre 2009 et 2016. Selon l’Institut Vanier, le taux annuel de divorce, qui était d’environ 10 divorces pour 1 000 femmes mariées au début des années 2000, a commencé à diminuer à partir de 2006. Il s’est établi en 2016 à 6 divorces pour 1 000 femmes mariées1.
Les chercheurs constatent que le divorce est de plus en plus courant chez les personnes âgées
Au début des années 1990, la plupart des divorces au Canada touchaient des personnes dans la vingtaine ou la trentaine. Près de 51 % des divorces concernaient des femmes âgées de 20 à 39 ans, 42 % des femmes de 40 à 59 ans, et seuls 7 % des femmes de 60 ans et plus2. Durant les 20 dernières années, il est devenu plus courant que le divorce se produise plus tard dans la vie. En 2016, seuls 28 % des divorces touchaient des femmes âgées de 20 à 39 ans. Environ 57 % des divorces concernaient des femmes âgées de 40 à 59 ans et 15 % celles de 60 ans et plus3. Le divorce chez les adultes dans la vingtaine ou la trentaine a diminué de 30 % au cours de la dernière décennie. Le taux de divorce parmi les personnes âgées a augmenté légèrement au Canada durant les années 1990 et 2000. Toutefois, le phénomène n’est pas aussi important que le divorce tardif aux États-Unis4.
Que passe-t-il avec le taux de divorce?
Certains experts mettent en avant des études montrant que moins de personnes se marient. Et celles qui le font proviennent généralement de groupes présentant des taux de divorce moins élevés, soit les groupes très scolarisés ayant beaucoup de ressources5. Chez les Canadiens plus âgés, envisager la prochaine étape de la vie dans une relation malheureuse peut être une perspective décourageante. L’augmentation de l’espérance de vie et la progression de l’autonomie financière peuvent expliquer pourquoi les couples divorcent tardivement.
Peu importe la cause, il vaut la peine d’examiner de manière pragmatique votre situation financière quand vous envisagez une séparation. Les personnes d’âge mûr qui divorcent doivent prendre en considération tant l’actif qu’elles conserveront que le revenu dont elles disposeront pour subvenir à leurs besoins à leur retraite. Cette situation est très différente de celle des gens plus jeunes qui vivent un divorce en ayant encore devant eux de longues années de vie active.
4 conseils pour surmonter un divorce tardif
- Maîtriser ses émotions. Il importe de pouvoir mettre fin à son mariage en faisant preuve de discipline et d’un certain degré d’objectivité si l’on veut garder ses finances en ordre. Mettre un terme à une vie commune de 20, 30 ou 40 ans n’est pas facile sur le plan affectif et demande du temps et de la patience. Essayez d’aborder les choses de manière rationnelle et faites appel aux services de spécialistes dignes de confiance, notamment un avocat ou un conseiller, qui pourront vous aider à envisager la situation d’un point de vue pratique. Concentrez votre attention sur l’issue de l’exercice pour chacune des personnes, au lieu de vouloir « gagner à tout prix ». La réaction émotive qui conduit à chercher à gagner peut être très dure à vivre pour la famille et faire croître les frais juridiques relatifs au divorce.
- Connaître sa situation financière actuelle. Assurez-vous que vous savez où vous en êtes sur le plan financier et que vous connaissez les chiffres de vos revenus, dettes, actif et passif. Lorsque vous divisez le patrimoine familial, réfléchissez au revenu dont chacun de vous a besoin pour le reste de sa vie. Rappelez-vous que la transition vers votre nouvelle vie autonome exigera que vous adaptiez votre style de vie. Vous pourriez devoir faire des sacrifices, notamment prendre moins de vacances ou réduire la taille de votre maison.
- Revoir sa planification successorale. Changez les bénéficiaires de vos éléments d’actif, notamment ceux désignés au titre de votre REER, de votre régime de retraite et de vos contrats d’assurance. On peut facilement oublier cet aspect et ainsi transmettre son actif à un ex-conjoint sans le vouloir. Mettez à jour votre testament et votre procuration aussitôt que possible.
- Aborder le prochain chapitre de sa vie avec prudence. N’allez pas trop vite. Veillez à vous donner du temps et de l’espace avant d’entreprendre une nouvelle relation. Assurez-vous que vos propres actifs et besoins financiers sont protégés avant de vous engager de nouveau.
Faites affaire avec un conseiller
Vous asseoir avec un conseiller digne de confiance est utile pour gérer ce changement important dans votre vie. Un conseiller peut vous aider à dresser une liste de « choses à faire » pour partir du bon pied et à mettre en place un plan financier qui tient compte de votre nouvelle situation.
Les renseignements fournis ne tiennent pas lieu de conseils en placement. Lorsqu’ils planifient d’adopter une stratégie de placement, les investisseurs doivent consulter leur propre conseiller pour obtenir des conseils en matière de placement ou de fiscalité qui sont adaptés à leurs besoins. Ils s’assurent ainsi que leur situation personnelle a bien été prise en compte et que les décisions sont fondées sur les renseignements les plus récents.
1,2,3,4 – Battams, N. « Entretien avec Rachel Margolis sur les tendances en matière de divorce au Canada. » (10 février 2020) L'Institut Vanier de la famille.
5 – Phillip N. Cohen, « The Coming Divorce Decline » Socius: Sociological Research for a Dynamic World. (28 août 2019)