Revue des marchés
Les marchés se sont redressés au troisième trimestre, propulsés par des mesures de relance budgétaires et monétaires sans précédent. Les valeurs cycliques et les bénéficiaires des technologies de télétravail ont mené la reprise du troisième trimestre tandis que les secteurs défensifs, les services financiers et l’énergie ont tiré de l’arrière. Cela laisse supposer que les investisseurs prévoient un rebond important et relativement rapide de l’économie mondiale. Les sociétés technologiques entrevoient un long avenir de croissance séculaire reposant sur le travail et les études à distance, ou un modèle hybride.
MFS doute que les économies mondiales retourneront aux niveaux de 2019 de sitôt. De nombreuses incertitudes doivent être prises en compte, comme les effets qu’une seconde vague de COVID-19 pourrait avoir sur les économies et le moment où un vaccin efficace sera distribué à grande échelle.
Positionnement du portefeuille
Le portefeuille était surpondéré dans la consommation de base et les matériaux. Bon nombre de sociétés du secteur de la consommation de base du fonds ont un pouvoir de fixation des prix et tirent une partie importante de leurs revenus de marchés émergents sous-exploités, ce qui peut entraîner une croissance des revenus plus forte et une croissance des bénéfices plus stable que l’ensemble du marché. Dans le secteur des matériaux, Linde et Air Liquide sont deux des placements les plus importants du fonds. Ces titres cycliques de grande qualité ont généré des rendements supérieurs au coût du capital et d’importants flux de trésorerie durant un cycle complet du marché, grâce en partie aux contrats à long terme prévoyant des hausses de prix.
Le portefeuille était sous-pondéré dans les services de communication et la consommation discrétionnaire. La position sous-pondérée du fonds dans ce dernier secteur est attribuable à l’évitement des détaillants multilignes et spécialisés, dont beaucoup subissent des pressions provenant de la concurrence du commerce électronique, et à celui des sociétés automobiles, qui investissent massivement pour satisfaire aux exigences strictes liées aux émissions de CO2. La sous-pondération des services de communication découle principalement de l’absence de position dans de nombreuses sociétés de télécommunications qui, selon le gestionnaire de portefeuille, n’ont pas, en général, une croissance ou un pouvoir de fixation des prix durable ou supérieur à la moyenne.
Les opérations importantes du troisième trimestre ont été les suivantes :
- Reprise d’une position dans Alibaba en raison de son niveau de valorisation relativement modique et du potentiel de croissance de sa marge.
- Ajout d’une position dans Kingsoft Corp, société logicielle chinoise produisant des logiciels de productivité bureautique, infonuagiques et de jeux.
- Liquidation de la position dans Croda, fabricant britannique de produits chimiques spécialisés, et dans Brenntag, distributeur allemand de produits chimiques.
- Élagage des positions dans L’Oréal et Accenture, dont les valorisations ont augmenté après que les excellents résultats des sociétés eurent entraîné une forte appréciation de leurs actions ces dernières années.
Connaissance du marché
Les perturbations importantes causées aux chaînes d’approvisionnement mondiales par le différend tarifaire avec la Chine en 2019 et la pandémie mondiale en 2020 obligent les sociétés à revoir leurs chaînes d’approvisionnement.
MFS est d’avis que la relocalisation est irréversible, mais il faudra du temps pour que les sociétés apportent des changements importants à leurs chaînes d’approvisionnement. Certains secteurs qui pourraient bénéficier de la relocalisation sont la construction et l’ingénierie, l’automatisation des usines, la fabrication d’équipement électrique, les applications et logiciels, et la production de gaz industriel.
Perspectives du marché
Les actions européennes ont continué de progresser durant l’été, effaçant environ 70 % des pertes subies au premier trimestre avant de perdre du terrain à la fin du troisième trimestre. L’affaiblissement de la demande mondiale, largement attribuable aux répercussions de la pandémie, a miné la demande pour les exportations européennes et restreint la production industrielle. Simultanément, une suspension presque totale du tourisme international a fortement réduit le PIB de pays comme la Grèce, l’Italie et l’Espagne.
Au Royaume-Uni, une reprise économique à l’arrêt en raison du confinement provoqué par la COVID-19 et la détérioration des perspectives d’accord commercial complet post-Brexit avec l’UE ont fortement miné les actions en 2020.
Malgré les nouvelles mesures d’assouplissement monétaires et budgétaires, les effets de la pandémie de coronavirus ont gravement perturbé l’économie du Japon. Les conséquences de la pandémie ont assombri la conjoncture de l’emploi du pays. Le raffermissement du yen a nui au Japon durant les derniers mois, l’aplomb de la monnaie aggravant les difficultés causées par la demande mondiale timide. Après l’aplanissement de la courbe d’avril à juin, une deuxième vague de COVID-19 a frappé le Japon vers la mi-juillet, lorsque le nombre de cas confirmés s’est mis à grimper rapidement. Les perspectives commerciales ont toutefois commencé à s’améliorer. Les actions japonaises ont surclassé les actions mondiales durant le trimestre de 1,3 % en dollars américains.
Au début de la pandémie de COVID-19, les actions des marchés émergents ont davantage souffert que les actions des marchés développés, sous-performant par rapport à ces dernières durant le premier semestre. Alors que les investisseurs commençaient à retrouver le goût du risque, les actions des marchés émergents ont affiché un rendement de presque 10 % au troisième trimestre, contre environ 8 % pour les marchés développés, comblant une grande partie du retard pris depuis le début de l’exercice.
Les actions chinoises ont nettement surclassé celles des pays développés et émergents durant l’exercice. En plus des interventions sur le marché local, qui ont soutenu la croissance, la Chine a surmonté le pire de la crise de coronavirus plus tôt que la plupart des autres pays. Une politique relativement stricte de distanciation sociale et de port du masque semble porter ses fruits, les indicateurs de production paraissant s’être stabilisés plus rapidement que dans la majeure partie du monde.
Incidences importantes sur le rendement